La réunion entre la municipalité et l’association Bouvron Patrimoine prévue le vendredi 3 mars a été ajournée suite aux publications récentes observées sur les réseaux sociaux. Elle devait faire suite à plusieurs réunions tenues depuis le début du mandat, faisant état de désaccords sur les choix de conservation des vestiges du XVe siècle, puis sur la conservation de l’îlot Datin en entier. La manifestation organisée le 18 février dernier a permis à quelques bouvronnais de s’exprimer et montrer leur désaccord au projet municipal, opposition normale et saine en démocratie. Des associations bretonnes ont également pu exprimer leur attachement à un patrimoine qui recèle des vestiges encore récemment inconnus du grand public, en dehors de la sphère locale, liés vraisemblablement au secrétaire du duc François II de Bretagne.
Les élus municipaux majoritaires souhaitent apporter quelques remarques sur cette « guerre de clocher » qui ne peut que renvoyer une image négative de la commune alors même qu’elle va enfin se renouveler suite à la mise en place de la déviation et de l’ensemble des opérations d’aménagement engagées par la municipalité.
Sur la forme, tout d’abord, beaucoup de propos mensongers et malveillants sont diffusés sur les réseaux sociaux ou dans la presse depuis quelques mois, avec un lynchage médiatique inacceptable, y compris par des personnalités publiques (Stéphane Bern pour ne citer que lui, ce qui a valu une réponse de l’association des maires de France qui dénonçait la mise en pâture des élus locaux). Des délais de travaux surévalués, des photos d’autres communes dénaturées de leur contexte pour provoquer de l’angoisse, des annonces de presse à scandale, etc. Ce climat délétère voulu par certains ne permet pas de débattre sereinement dans ces conditions. Les élus municipaux souhaitent avancer constructivement, et les habitants sont las de cette surmédiatisation alors qu’ils souhaitent majoritairement que le projet puisse enfin avancer. Pour autant, d’autres dates seront proposées à l’association Bouvron Patrimoine, en espérant qu’ils entendent cette nécessité d’apaiser le débat.
Sur le fond, un projet de réhabilitation est écarté depuis 2017, suite aux études techniques réalisées en 2016, au choix de densification urbaine, aux coûts d’une réhabilitation, à la qualité de celle-ci d’un point de vue écologique, à la volonté de déplacer la supérette sur la place. Ce projet n’a pas reçu d’opposition formelle, il a été conduit en concertation avec les habitants avec de nombreuses réunions de travail depuis 2015 (habitants, commerçants) et réunions publiques durant le mandat précédent et actuel, avec en moyenne deux réunions par an. On peut comprendre que certains puissent être en désaccord, quand l’opposition est constructive l’équipe municipale peut nourrir sa réflexion pour améliorer ses prises de décision, ce qui a par exemple été fait en actant que le projet bâtimentaire proposé en 2017 ne s’insérait pas convenablement dans l’environnement architectural de la place de l’Abbé Corbillé. Aujourd’hui aucun argument sérieux ne permet de penser que ces choix ne sont pas conformes au contexte économique et social de la commune. Le programme de revitalisation du centre bourg va bien au-delà d’une réflexion centrée uniquement sur le devenir de l’îlot Datin : les espaces publics partiellement renaturés vont permettre également de créer des espaces de convivialité aux abords des commerces et services ; mieux concilier les usages piétonniers, cyclistes et routiers ; l’ensemble des bâtiments de la place, qu’ils soient réhabilités partiellement ou reconstruits, vont permettre de garder une âme de petite ville de campagne avec son style et son charme.
Le projet économique tel qu’il est défini prévoit de l’activité commerciale en rez-de-chaussée et des logements pour les étages, en partie à vocation sociale, ce qui rend incompatible la réhabilitation même partielle des anciens bâtiments de l’îlot Datin. Ce projet d’ensemble demande un travail d’architectes, un dépôt de permis de construire, le recrutement des entreprises pour engager des travaux. Ces derniers ne pourront être conduits qu’une fois les fouilles archéologiques réalisées, c’est-à-dire pas avant l’été 2024 : en effet, les fouilles sont obligatoires (même en cas de réhabilitation). En terme de coût il faut savoir qu’il existe des opérations communes entre un projet de réhabilitation et un projet de construction à hauteur de 55% de l’opération (curage, désamiantage, démolition d’une annexe) sans oublier des études complémentaires qui concernerait une réhabilitation (étude technique spécifique, dossier Diagnostic Technique (insectes xylophages, plomb, etc), étude capacitaire, …).
La maîtrise d’œuvre des espaces publics a été sélectionnée fin février et plusieurs réunions de travail auront lieu d’ici à cet été, pour affiner collectivement les plans de la future place et les espaces publics environnants, et consolider les exigences imposées sur les futurs bâtis reconstruits. L’entreprise chargée de la déconstruction a été sélectionnée début février et doit pouvoir entamer les premiers chantiers de curage et désamiantage. Une déconstruction partielle demandée par la DRAC sera conduite de manière à engager le diagnostic archéologique du sous-sol de l’îlot Datin avant l’été. Enfin, l’entreprise spécialisée dans les fouilles archéologiques a été également choisie et devrait terminer ses investigations sur les restes du bâti du XVe siècle avant le dernier trimestre 2023. D’un point de vue patrimonial, l’objectif est de mettre en valeur ce qui est pertinent : la cheminée pourra être déplacée comme conseillé suite au rapport du CAUE de Loire-Atlantique en 2018 et nous pourrons réfléchir avec les Comités Consultatifs Cadre de vie et Patrimoine et les associations locales intéressées sur des façons de valoriser les résultats des fouilles archéologiques. En termes de calendrier : la déconstruction et les fouilles sont prévues jusqu’à mi-2024, en parallèle le travail conduit avec le promoteur immobilier qui va être très prochainement choisi, permettra de démarrer les travaux de reconstruction à l’été 2024, avec un chantier d’un an et demi à deux ans.